Celui qui ne lit pas la musique mais l'entend vit un martyr.
Il compose malgré lui, entend en permanence des combinaisons de notes, des structures rythmiques, formelles, des assemblages de timbres incroyables, avec une précision diabolique, mais quand il s'agit de les noter, de les transmettre : pfff ! Rien ! Du blanc !
Et pour cause il est analphabète.

 

 


Il aurait pu, on pouvait l'imaginer : se reconvertir, faire de la musique improvisée, en direct, pratiquer un instrument ?
Mais non, la seule chose qui l'intéresse était de noter ses contrepoints fleuris, ses fugues rigoureuses, d'une austérité presque pédante avouons-le….
Il est mort dans l'ignorance et le mépris de tout le milieu musical, négligé par tous les chefs, tous les pianistes du monde, lui qui avait composé intérieurement les plus belles partitions pour cet ingrat instrument.